Les chroniques d'Esther H

lundi 26 janvier 2009

Durban et les risques d'importer le conflit de Gaza


La Conférence de suivi de la Conférence de durban (2001) sur le racisme qui se tiendra du 20 au 24 avril à Genève ne va-t-elle pas importer le conflit de Gaza ? 
C’est ce que redoutent de nombreux Etats et organisations non gouvernementales qui ont participés aux négociations du projet de déclaration qui devrait être soumis à la réunion d’avril. 

La présence d’un document de base est déjà une première prouesse. Sous la présidence du Russe Yuri Boychenko, les acteurs de la future conférence de Genève ont déjà réussi à réduire le texte de 130 à 38 pages, une réduction « technique qui ne satisfait pas tout le monde ».

L’ONG UN Watch, plutôt pro-israélienne, veut démonter déjà ce qui ne constitue pour l’heure qu’un document de travail et de négociation. Son directeur Hillel Neuer parle de « distorsions dignes d’Orwell ». Le document, à ses yeux, musèle la liberté d’expression et décrit les efforts contre le terrorisme menés par les Etats-Unis, les Etats occidentaux et Israël comme étant 
«essentiellement racistes».

Diffamation des religions


Responsable de l’Unité discrimination et porte-parole du Haut coommissariat des Nations Unies, Doune Porter relève, « que les négociations sur le texte viennent de commencer et qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions. »

Le conflit de Gaza peut-il influencer le climat de négociation ? 

Doune Porter reste prudente. Elle espère toutefois que la Conférence de suivi ne se limitera pas au conflit israélo-palestinien et à la question de la diffamation des religions, devenue très sensible notamment au sein des pays musulmans. « Il y a tellement d’autres problèmes de discrimination qu’il serait réducteur de se limiter à cela », prévient Doune Porter.
Un diplomate occidental abonde dans le même sens : « Il est important de traiter de l’islamophobie. Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, la population musulmane a manifestement subi des discriminations. 

Mais il serait aussi bien que la conférence accorde une place plus importante aux questions de genres. "Au XXIe siècle, les discriminations à l’égard des femmes sont encore considérables. » Le diplomate occidental reconnaît toutefois que la question de Gaza devra être abordée : « La déclaration et le programme d’action de Durban contiennent six paragraphes consacrés à la situation en Palestine. »
Pour le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, la conférence d’avril est « une priorité. Nous allons tout faire pour atteindre les objectifs fixés », insiste Doune Porter. Pour la nouvelle haut-commissaire Navanethem Pillay, l’enjeu est crucial.

A suivre…

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