Les chroniques d'Esther H

samedi 19 décembre 2009

Prisma presse : nouveau plan social, salariés et syndicat inquiets


Le groupe Prisma a annoncé un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à VSD après le comité d'entreprise exceptionnel vendredi 18 décembre. "Treize postes (sur une cinquantaine) sont concernés par ce PSE, qui reposera sur des départs volontaires", précise un représentant du CE. Cette annonce intervient deux mois à peine après la clôture d'un premier PSE ayant conduit à 45 départs. Malgré le lancement d'une nouvelle formule en avril 2009, le groupe ne parvient pas stopper "l'érosion des ventes (-10 % au premier semestre, DSH OJD juin 2009 : 159 200 exemplaires)".

Vendredi matin devant le siège social de la rue Daru, à Paris, les salariés soutenus par les syndicats SGJ-FO, SNJ, CGT, sont inquiets et en colère. Il reproche à la direction et à l'éditeur des pôles Actualité-People et Télévision, Philippe Labi, une mauvaise gestion du titre VSD.

"Il n'y a eu aucune concertation des équipes pour le lancement de la nouvelle formule de VSD, et maintenant ce sont les salariés qui vont payer les erreurs de la direction, et de l'éditeur c'est un scandale", lance un journaliste.


"VSD complétera son offre éditoriale avec une formule enrichie qui verra le jour début 2010. Le nouveau projet éditorial de l'équipe de VSD vise à accentuer ses points forts et sa différenciation pour les lecteurs et les annonceurs du secteur.", note la direction de Prisma Presse.

Les trois piliers du titre, info, week-end et loisirs vont être renforcés avec une sélection de télévision.

Prisma Presse, qui est le premier diffuseur de presse télé en France, envisage donc de développer dans l'hebdomadiare, une sélection d'une vingtaine de pages réalisées avec le concours Prisma TV, rédaction interne spécialisée dans l'actualité de la télévision et la réalisation des grilles de programmes.

Le CE d'entreprise de l'UES Prisma Presse s'inquète du plan de sauvegarde de l'emploi mis en place par l'entreprise qui va toucher, en premier temps, les salariés de VSD.

Ce plan de réduction des effectifs est le troisème dans le groupe en 2009.

L'intersyndicale FO, CGT, SNJ pense que "ce projet, loin de soutenir et de garantir la perennité du titre, va amoindrir, en introduisant les grilles de programmes télévisés, le contenu rédactionnel et l'intérêt du titre. Affaiblir les effectifs contribue à affaiblir la ligne éditoriale."

"De plus, les grilles de programmes que la direction envisage d'insérer dans VSD, seront fournies par la rédaction de Prisma TV, une rédaction déjà à flux tendu", déclare un syndicaliste.

"La rédaction de PTV vient de subir une réorganisation au mois de novembre 2009 et les salariés de cette rédaction vivent mal ces changements. Les syndicalistes et les élus ont été contactés ces dernières semaines par des salariés en souffrance, qui se plaignent des conditions de travail et de certaines irrégularités au Code du travail. Nous avons d'ailleurs alerté le CHSCT", ajoute une élue.

Le mécontentement semble donc général chez Prisma Presse. Le 2 décembre dernier, la rédaction du magazine VSD a voté "le principe d'une motion de défiance" et adressé une ""lettre ouverte" au gérant de Prisma Presse Rolf Heinz ainsi qu'au directeur général Pierre Riandet" pour s'opposer à ce projet éditorial destiné à relancer le titre. Selon la Société des journalistes de VSD et l'intersyndicale FO-SNJ-CGT, "ce projet low cost d'un contenu éditorial au rabais" est en contradiction "absolue avec la volonté de "monter en gamme" mais aussi totalement contraire avec l'impératif de gagner de nouveaux lecteurs".

La direction semble insinuer que les treize postes "sacrifiés" sauvegarderont l'emploi dans l'entreprise.

Les syndicats affirment eux"que ces mesures ne sauvegarderont en rien l'emploi, mais aggravera la situation de VSD en réduisant son intérêt pour les lecteurs et aggravera le stress et les conditions de travail à Prisma TV".

Insatisfait par ce plan, le comité d'entreprise a décidé de consulter ses experts (comptable et avocat) pour avoir une juste appréciation sur la qualité et la quantité des documents fournis par la direction.

Affaire à suivre...

Parachute doré à Prisma Presse

Fabrice Boé l'ancien patron négocierait un parachute doré de 3 millions d'euros. Alors que l'entreprise de presse est touchée par un plan social, l'ancien patron Fabrice Boé empocherait 3 millions d'euros sur le dos des salariés...



Les délégués syndicaux FO et CGT ont appris en début de semaine que Fabrice Boé, qui a quitté ses fonctions de gérant-président chez Prisma Presse depuis le 1er octobre 2009 et qui devait être rattaché à la direction de Gruner + Jahr, maison-mère de Prisma négocierait son départ pour une prime de 3 millions d'euros alors qu'un guichet de départs volontaires (45) est ouvert encadré dans le cadre d'un PSE, que tous ces postes ne seront pas remplacés renforçant les conditions de travail de plus en plus difficiles pour les rédactions.

Ce prochain départ intervient alors que Prisma Presse sous la direction de Fabrice Boé a vu son résultat opérationnel être divisé par deux au premier semestre, à 55 millions d'euros, après une chute de 20% des recettes publicitaires sur les cinq premiers mois de l'année. Ah, la crise ! Elle a bon dos et n'a pas le même impact pour tout le monde.


Monsieur Boé qui pendant toute l'année n'a cessé de répéter "que les efforts d'économies engagés permettraient de limiter la baisse de résultat pour l'année 2009" n'aurait donc aucune objection désormais pour empocher sur le dos des salariés 3 beaux millions d'euros...


Rappelons que Prisma Presse à engager un plan de 45 départs volontaires (licenciements économiques encadrés par un PSE) portant sur les activités internet, marketing et publicité.


Par ailleurs, Fabrice Boé a été confronté cette année à un conflit social né du déménagement de Prisma Presse.
Alors qu'il souhaitait installer le groupe à Asnières, il a dû changer de lieu en raison d'un fort mouvement de protestation des salariés, des syndicats et des menaces de grèves, pour retenir une installation à Gennevilliers, prévue pour la fin 2010. En outre, le lancement du mensuel Femmes, en 2008, rencontrerait un succès mitigé.

Une prime "dorée" de 3 millions d'euros est un scandale dans le contexte actuel ! Cette année pendant les négociations sur les salaires lorsque les syndicats ont demandé 100 à 150 euros d'augmentation notamment pour les plus petits salaires la direction a répondu : " qu'en période de crise une pareille demande était immorale"...

Force est de constater en effet que nous n'avons pas tous le même niveau de morale, ça c'est sûr !

La nouvelle se confirmant le syndicat FO et le syndicat CGT appellent les salariés à des rassemblements devant la direction, à Paris.